Mieux répondre dans une situation relationnelle complexe : 2 clés pour une communication facilitée.
Dans nos quotidiens actuels, il n’est pas rare d’entendre que de nombreuses tensions émergent quel que soit le contexte : politique, écologique, professionnel, etc. Bien que tout cet environnement puisse être porteur de réactions émotionnelles, comment pouvons-nous apprendre à mieux répondre et moins réagir ?
Les relations sont au cœur de notre expérience. Elles peuvent être une source de satisfaction et de soutien, mais également de stress et de frustration, surtout lorsque des situations difficiles se présentent. Les systémiques relationnelles complexes, souvent marquées par des incompréhensions, des conflits ou des schémas répétitifs, peuvent avoir un impact profond sur notre bien-être et notre efficacité.
Dans cet article, je vous invite à explorer comment mieux appréhender ces situations notamment dans le contexte professionnel en proposant des questionnements personnels ainsi que deux outils efficaces pour transformer ces échanges : la méta-position et la communication non violente.
Au travail, nous sommes constamment en interaction – collègues, managers, clients – chacun apportant ses propres attentes, valeurs, et manières de communiquer. Ces interactions ne sont pas toujours simples ; elles peuvent être teintées de malentendus, de tensions non résolues, ou de jeux de pouvoir inconscients. Parfois, nous nous retrouvons dans des schémas répétitifs où les mêmes conflits ou difficultés relationnelles semblent se reproduire, souvent sans que nous comprenions pourquoi.
Ces situations peuvent être particulièrement déstabilisantes, car elles touchent à différents besoins et valeurs fondamentales telles que la reconnaissance ou encore la sécurité. Lorsqu’une relation devient complexe, elle peut générer un sentiment d’impuissance, de frustration et nous pousser à adopter des comportements de défense ou encore d’évitement.
Pour mieux appréhender une situation relationnelle complexe, il est parfois important de commencer par une réflexion intérieure. Prendre le temps de réfléchir aux dynamiques en jeu et à son propre rôle dans celles-ci peut aider à clarifier une situation et à trouver des solutions plus adaptées.
Voici quelques questions à se poser :
- Qu’est-ce que je ressens réellement dans cette situation ? (Souvent, mes réactions sont guidées par des émotions comme la peur, la colère, ou la tristesse et parfois encore une émotion peut en cacher une autre).
- Quels sont mes besoins non satisfaits dans cette situation ? (Les conflits naissent souvent de besoins non reconnus ou non satisfaits, que ce soit le besoin de respect, de reconnaissance, ou de clarté par exemple).
- Quelle est ma part de responsabilité dans cette situation ? (Dans chaque situation, je reconnais que je joue un rôle dans la dynamique relationnelle. Ici, il est important de préciser que « reconnaitre sa part de responsabilité » ne signifie pas s’accuser, mais plutôt accepter que nous avons le pouvoir de modifier notre comportement pour améliorer la situation).
À la suite de cette réflexion personnelle, voici deux outils simples et concrets pour améliorer une situation conflictuelle.
1. La Méta-Position
La méta-position est une technique issue de la programmation neurolinguistique (PNL) qui consiste à prendre du recul par rapport à une situation pour l’observer de manière plus objective. En vous plaçant symboliquement « au-dessus » de la situation (l’image d’être dans un hélicoptère et de regarder la situation du dessus est souvent utilisée), vous pouvez voir non seulement votre propre position, mais aussi celle de l’autre personne, ainsi que la dynamique globale.
Cet outil permet de désamorcer les tensions en apportant une perspective plus large et moins émotionnelle sur la situation. Il peut faciliter la prise de décision et la communication en réduisant les réactions émotionnelles et en favorisant un dialogue constructif.
En pratique :
- Imaginez-vous hors de la situation : Visualisez la scène comme si vous la regardiez depuis un point de vue extérieur, comme si vous étiez un observateur neutre. Prenez conscience des interactions, des émotions et des comportements des deux parties.
- Identifiez les perceptions des deux parties : Essayez de comprendre ce que ressent l’autre personne, quelles sont ses motivations, et comment elle perçoit la situation.
- Analysez la dynamique relationnelle : Identifiez les schémas de communication et les interactions qui se jouent entre vous et la ou les personnes impliquées.
2. La Communication Non Violente
La Communication Non Violente (CNV), développée par Marshall Rosenberg, est une méthode de communication qui vise à favoriser des échanges plus authentiques et empathiques. Elle repose sur quatre étapes : observer sans juger, exprimer ses émotions, identifier ses besoins, et formuler des demandes claires.
La CNV aide à clarifier les situations sans accuser ni blâmer l’autre personne, ce qui réduit les incompréhensions et ouvre la voie à des solutions satisfaisantes dites « gagnantes-gagnantes ». Elle encourage également l’écoute active et l’empathie en aidant l’autre personne à se sentir entendue et comprise.
« La communication non violente, ce sont le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant. » Marshall Rosenberg
En pratique :
- Observation : Décrivez la situation de manière factuelle, sans émettre de jugement ou d’interprétation. Par exemple : au lieu de dire « Tu ne m’écoutes jamais », dites « J’ai remarqué que lors de notre dernière réunion, tu as interrompu plusieurs fois pendant que je parlais. »
- Sentiments : Exprimez ce que vous ressentez par rapport à la situation (pour faciliter le partage de l’émotion ressentie, utilisez le « je »). Par exemple : « Je me suis senti(e) frustré(e) et non écouté(e) lorsque cela s’est produit. » au lieu de « Tu m’as mis en colère ».
- Besoins : Identifiez et exprimez vos besoins qui ne sont pas satisfaits. Par exemple : « J’ai besoin de sentir que mes idées sont écoutées et prises en compte. »
- Demande : Formulez une demande concrète et positive pour répondre à vos besoins. Par exemple : « Est-ce que tu serais d’accord d’intervenir une fois que j’ai terminé ma présentation lors de nos prochaines discussions ?
Ces outils permettent non seulement de gérer les conflits de manière plus efficace, et aussi de renforcer la qualité des relations en favorisant un climat d’écoute, de respect, et de confiance et en contribuant à un environnement plus harmonieux et serein.
« Communiquer, c’est mettre en commun, et mettre en commun, c’est l’acte même qui nous constitue. » Albert Jacquard
Pour toute question, besoin concernant la réalisation de l’exercice, n’hésitez pas à me contacter par mail ou de me contacter dans la partie commentaire ci-dessous. Je vous souhaite une belle pratique !